Cette capitale culturelle chargée d’Histoire et de belles demeures est connue comme la cité de Molière
Au carrefour des plages du Bas-Languedoc et de l’arrière-pays de l’Hérault, se trouve une cité au patrimoine aussi riche que son histoire. Terre de pouvoir et de faste, comme le prouvent les magnifiques hôtels particuliers encore debouts, le village fut aussi un lieu de séjour de prédilection pour l’un des plus célèbres comédiens et dramaturges […]
Au carrefour des plages du Bas-Languedoc et de l’arrière-pays de l’Hérault, se trouve une cité au patrimoine aussi riche que son histoire. Terre de pouvoir et de faste, comme le prouvent les magnifiques hôtels particuliers encore debouts, le village fut aussi un lieu de séjour de prédilection pour l’un des plus célèbres comédiens et dramaturges du répertoire français. Aujourd’hui, c’est en sa mémoire, et aussi pour le plaisir de goûter aux nombreuses spécialités locales, que l’on s’aventure en terres languedociennes…
Une richesse héritée d’un glorieux passé
Grande ville de foires depuis le Moyen Âge, l’histoire de cette cité prend un tournant au XVIe siècle, lorsqu’elle devient la capitale des États Généraux du Languedoc. Une période où la cité connaît alors son âge d’or, attirant de riches familles qui se bâtissent de somptueux hôtels particuliers aux côtés d’autres bâtiments fastueux. Parmi celles-ci, la famille Montmorency, gouverneurs du Languedoc de la fin du XVIe au XVIIe siècle sur trois générations, avec Pézenas donc pour capitale. Au total, une trentaine de demeures de la fin du XVe au XVIIIe siècle constituent le bel héritage architectural de la ville. De somptueux témoignages historiques qu’il est possible de visiter, comme l’hôtel de Lacoste. Construit au XVe siècle par Etienne de Montagut, seigneur de Lacoste, il a su conserver son architecture d’origine avec ses nombreuses voûtes gothiques, ses colonnes, ses escaliers en pierre et sa cour intérieure. En entrant dans cet hôtel, il ne faut pas longtemps pour imaginer dans quel genre de demeures vivaient les gens aisés de l’époque. Quant à l’hôtel de Malibran, il fascine pour sa façade ornée de mascarons représentant des visages féminins souriants, tandis que les balcons recouverts de ferronnerie laissent deviner l’opulence de l’époque. D’ailleurs, pour ceux qui aiment déambuler dans une ville comme on effectue une chasse aux trésors, il faut savoir que les façades de la ville étaient décorées de mascarons au XVIIIe siècle et que l’on en dénombre plus de 100 dans la ville.
“Si Jean-Baptiste Poquelin est né à Paris, Molière est né à Pézenas” disait Marcel Pagnol
Véritable invitation à se perdre dans ses petites rues, jusqu’à arriver dans l’ancien quartier juif de la ville ou à la rencontre des nombreuses échoppes et boutiques qui font intégralement partie du paysage, la visite de Pézenas est aussi fascinante que son histoire. Souffleurs de verre, céramistes, doreurs sur bois, vitraillistes, modistes… En digne ville d’art et d’histoire qu’elle est, Pézenas concentre de nombreux artisans spécialisés dans la restauration du patrimoine, à l’image de Serge Ivorra, compagnon du Tour de France et Maître artisan reconnu au niveau national comme référent pour la restauration des menuiseries et portes anciennes, ou encore David Dalichoux, Meilleur Ouvrier de France pour la mosaïque et aussi dernier fabricant en France de carreaux de ciment. Un amour pour le patrimoine qui se perpétue quelques ruelles plus loin, tandis que l’on admire l’imposante collégiale Saint-Jean ou la chapelle des Pénitents noirs, convertie en théâtre. Et puisqu’il est question de théâtre, impossible de ne pas évoquer celui qui a su marquer de son empreinte cette cité : Molière. Après avoir quitté Paris pour parcourir les routes de France, le jeune Jean-Baptiste Poquelin et sa compagne Madeleine Béjart posent leurs malles, avec la troupe de l’Illustre Théâtre, à Pézenas. Nous sommes en 1650, c’est le début d’une grande histoire entre celui que l’on appellera désormais Molière et Pézenas… qui se poursuit bien entendu aujourd’hui. De l’échoppe du Barbier Gély à l’hostellerie du Bât d’Argent, l’empreinte de Molière est partout, jusqu’au Musée Vulliod Saint-Germain où trône son fauteuil. De plus, chaque année en juin, le festival “Molière dans tous ses éclats” conjugue avec énergie le répertoire et la langue de Molière.
Destination de choix pour les gourmands
Une ville où l’art et l’histoire cohabitent à merveille… il ne manque plus qu’une touche de gastronomie, nous direz-vous ? Cela tombe bien, Pézenas est aussi le temple de spécialités culinaires inédites, à commencer par les emblématiques petits pâtés de Pézenas. Apportée au milieu du XVIIIe siècle par le cuisinier indien de Lord Clive, vice-roi des Indes, venu prendre repos à Pézenas, la recette consiste en des petits pâtés farcis d’un savoureux mélange sucré-salé de viande d’agneau, de cassonnade et de citron, dont seul le cuisinier avait le secret. À son départ, charmé par la ville et la gentillesse de ses habitants, Lord Clive offrit aux pâtissiers piscénois la recette de ce délice qui régale encore aujourd’hui. Tandis que Molière aurait goûté et apprécié les vins du Prieuré Saint-Jean de Bébian, les plus gourmands ne sont également pas en reste avec les célèbres berlingots de Pézenas. La légende raconte qu’au XVIe ou XVIIe siècle, un homme africain en tenue de pays déambulait sur les places de la ville avec une planche sur l’épaule. Sur celle-ci, un énorme pain de sucre qui, grâce à son seul poids, descendait dans ses mains, et dont il vendait des morceaux aux passants. À la fin de chaque pain, il retournait chez le pâtissier qui l’hébergeait et recommençait sa fabrication, tantôt au citron ou à la menthe, à l’anis ou au café. En vieillissant l’homme décida de rentrer chez lui et, pour remercier celui qui l’avait hébergé, lui confia son secret de fabrication. Le pâtissier continua alors à produire chaque jour un pain de sucre au goût différent qu’il découpait en bâtonnet : le berlingot de Pézenas était né. De quoi prolonger l’envie de flâner dans ce joyau héraultais.
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Image à la une : Pézenas © Office de Tourisme Cap d’Agde Méditerranée