Interview : on parle du développement de BlaBlaCar avec Flore Tyberghein, Directrice Marketing
À l’occasion de son passage dans notre studio pour Brandiiing, le podcast qui vous fait découvrir l’univers des plus grandes marques, Flore Tyberghein, Directrice Marketing chez Blablacar, a répondu à... L’article Interview : on parle du développement de BlaBlaCar avec Flore Tyberghein, Directrice Marketing est apparu en premier sur JUPDLC.
À l’occasion de son passage dans notre studio pour Brandiiing, le podcast qui vous fait découvrir l’univers des plus grandes marques, Flore Tyberghein, Directrice Marketing chez Blablacar, a répondu à quelques-unes de nos questions.
Blablacar né d’une idée un soir de décembre 2003, Frédéric Mazzella doit rentrer chez lui pour les fêtes mais aucun transport n’est disponible. Sa sœur vient donc gentiment le chercher et c’est en voyant tous ces sièges vides dans chacune des voitures qu’il croise, que lui vient la lumière. Après plusieurs années de réflexion, il crée le site covoiturage.fr en 2006. Depuis, Blablacar est devenu leader du marché mondial avec 80 millions de passagers ayant utilisé la plateforme en 2023. Présent dans plus d’une vingtaine de pays, du Brésil à l’Inde, en passant par la Pologne, Blablacar permet d’éviter le rejet de plus de 2 millions de tonnes de CO2 par an. Son succès lui a valu une valorisation à 2 milliards d’euros en décembre dernier.
Dans cet entretien exclusif, nous abordons avec Flore l’avenir de la marque et son développement international, ainsi que l’évolution des habitudes de transport de manière globale. Pour tout savoir sur ces sujets, ne manquez pas l’épisode dédié de Brandiiing !
JUPDLC : Début 2024 vous avez annoncé avoir obtenu un financement de 100 millions d’euros. Comment comptez-vous utiliser cet argent ?
Flore Tyberghein : Effectivement, ces 100 millions ont notamment servi à financer une acquisition dont on est très fiers. On a racheté des parts d’un des leaders mondiaux du transport et de l’hébergement, qui s’appelle Obilet, une entreprise turque. On a investi sûr la partie déplacement et la partie bus. Cela va nous permettre d’offrir des synergies entre le bus et le covoiturage en Turquie. De manière plus générale, cela témoigne de notre volonté de nous internationaliser de plus en plus dans les années à venir.
JUPDLC : Votre entreprise a contribué à réduire l’empreinte carbone du secteur du voyage de 2 millions de tonnes de CO2 en 2023. Comment intégrez-vous cet impact environnemental dans votre stratégie de communication ?
Flore Tyberghein : Tous les ans, on publie ce qu’on appelle un rapport de performance extra financière. Le prochain sortira dans deux mois. Pour nous, c’est une notion extrêmement importante ces 2 millions de tonnes de CO2 économisés. Au-delà de ça, ce qu’on prend également en compte, c’est le covoiturage informel qui résulte des gens qui changent leurs habitudes de voyager, sans passer nécessairement par Blablacar. Beaucoup se disent qu’ils vont covoiturer davantage avec les gens de leur famille. Les étudiants aussi, que ce soit avec leurs colocataires ou leurs voisins. Cet impact sur le covoiturage informel est vraiment non négligeable.
De manière générale, dans notre rapport de performance on va également mettre en avant la partie pouvoir d’achat. On parle de 1,5 milliard d’euros reversés aux conducteurs et de grosses économies pour tous les passagers. Pour nous, ce qu’on appelle l’extra financier compte quasiment autant que le financier, au même titre que d’autres licornes comme back market ou d’autres.
JUPDLC : Avec la hausse des prix de l’énergie, comment adaptez-vous votre stratégie marketing pour capitaliser sur l’intérêt croissant du public pour le covoiturage ?
Flore Tyberghein : On observe un phénomène assez intéressant qui est que, quand le prix de l’essence augmente, le covoiturage augmente, c’est vraiment intimement lié. On n’a même pas besoin d’utiliser la hausse des prix comme stratégie parce que ce phénomène est automatique. Notre but est de faire en sorte de fidéliser nos covoitureurs parce qu’à l’inverse, ce qu’on remarque aussi, c’est que quand le prix de l’essence baisse, il y a de moins en moins de gens qui utilisent Blablacar. Dans notre stratégie marketing, ce facteur rétention et engagement est hyper important. Ce qui nous intéresse, au-delà d’avoir un nouveau client ou de garder ceux qu’on a déjà, c’est de réussir à faire changer les habitudes de consommation et combattre l’autosolisme (le fait de se déplacer à une personne dans une voiture).
JUPDLC : Comment voyez-vous l’évolution du covoiturage et du transport partagé dans les 5 prochaines années, et comment BlaBlaCar se prépare-t-il à ces changements ?
Flore Tyberghein : Ce qu’on remarque c’est que sur la longue distance, c’est déjà bien rentré dans les mœurs. En tout cas pour le marché français européen. En revanche, le covoiturage n’est pas encore mature en Amérique latine ou en Inde par exemple. Il y a d’énormes opportunités de croissance là-bas. Donc sur les marchés hors-européens, notre but est de faire en sorte de faire croître la pratique de manière générale.
Sur les marchés européens, on souhaite développer le porte-à-porte. L’enjeu c’est le “last mile” : quand on se retrouve coincé à la gare et qu’il n’y a pas de taxi ou qu’il est trop cher, qu’il n’y a pas de transports en commun. Comment faire ce dernier mile sans devoir dépenser trop ? Et c’est là que Zen entre en jeu. On va donc poursuivre nos efforts sur ce plan-là.
Aussi, on veut continuer à développer les moyens de transport partagés à moindre prix. Là-dessus, je pense que l’écosystème marketplace qui est en train de se mettre en place sur le bus et sur le train, nous aidera à combattre certains monopoles. Plus il y a d’acteurs dans ces écosystèmes bus et trains, plus on va pouvoir permettre à tout le monde de voyager de manière abordable au-delà du covoiturage.
JUPDLC : Votre entreprise a connu une croissance significative dans des marchés comme l’Inde et le Brésil. Comment expliquez-vous ces succès ?
Flore Tyberghein : En tant que directrice marketing, ça me fait toujours un peu de mal de l’admettre, mais en fait, dans ces pays-là, on a grandi sans marketing. En Inde, on remarque une croissance à deux voire trois chiffres, d’hier en hier, tout en faisant zéro marketing. Donc ça, c’est quand même une chance assez inouïe qu’on a. Premièrement, il y a un vrai besoin marché. Deuxièmement, on a un produit qui répond aux attentes. Et troisièmement, ça veut dire que quand le produit est là et que les attentes marché sont là, tout simplement, il y a un phénomène de bouche-à-oreille qui se met en place. Les gens téléchargent l’application et on observe une croissance exponentielle sans nécessairement avoir besoin de faire du marketing.
Cette interview a été réalisée à la suite de l’enregistrement de Brandiiing, notre podcast qui vous fait découvrir ou redécouvrir les marques les plus emblématiques.
Pour écouter cet épisode, rendez-vous sur sa page dédiée !
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